Laboratoire d'Electrotechnique de Montpellier
Université de Montpellier II
Place Eugène Bataillon, CC 079
F 34095 Montpellier Cedex 5
Résumé:
- L'utilisation de condensateurs au polypropylène s'est généralisée
en électronique de puissance, grâce à leur fiabilité,
leur capacité d'auto-cicatrisation, et leur faible coût. Utilisés
dans les filtres de lignes afin d'empêcher la propagation de perturbations
hautes fréquences, ou dans les circuits d'aide à la commutation
(CAC) afin de limiter la variation de tension aux bornes des composants,
leurs performances sont cependant limitées en hautes fréquence
par les inductances parasites liées aux bobinages et aux connections.
Cependant, même si le comportement des condensateurs bobinés
a été largement traité
[1, 2, 3, 4],
aucune recherche n'a été effectuée sur des composants
à géométrie carrée (condensateurs mille-feuilles,
composants montés en surface CMS, etc...), ou sur des composants
bobinés aplatis. Le but de cet article est de proposer un modèle
simple en basse fréquence de l'inductance parasite de condensateurs
métallisés au polypropylène à géométrie
rectangulaire.
Pour déterminer l'inductance parasite du condensateur à partir du champ magnétique (B), il faut au préalable connaître la répartition du potentiel vecteur magnétique (A) à l'intérieur de celui-ci. Les composants que nous allons étudier, sont constitués de couches rectangulaires, alternées de métal et de diélectrique. Nous connaissons grâce aux équations de Maxwell, pour chacune des ces couches, l'équation de propagation du potentiel vecteur magnétique (A), équation différentielle qui est liée aux termes sources (J):
Une résolution analytique impose la connaissance parfaite du composant (épaisseur exacte du métal et du diélectrique, nombre de couches métal-diélectrique-métal, etc...), ce qui n'est pas notre cas puisque le constructeur ne donne pas accès à ces données. Par ailleurs, le nombre important de couches de matériaux rend complexe la résolution, à cause des nombreuses conditions aux limites à prendre en considération. Il faut donc simplifier le modèle en rendant homogène le composant. Nous obtenons ainsi une seule et unique équation différentielle à résoudre, celle de l'équation de propagation du potentiel magnétique (A) à l'intérieur du composant [5]. La résolution de cette équation donne accès au potentiel vecteur, et par conséquent à la densité volumique d'énergie magnétique emmagasinée à l'intérieur du composant. Nous sommes alors en mesure de calculer analytiquement l'inductance parasite du condensateur.
Mais
la résolution de cette équation de propagation dans une géométrie
cartésienne, qui ne possède pas de symétrie de révolution,
n'est pas simple. Pour cela, nous proposons une méthode de résolution
originale, fondée sur la méthode des éléments
finis (en utilisant un seul élément), afin d'obtenir une
solution analytique approchée de la solution du problème.
Nous utilisons plus particulièrement, parmi les différentes
méthodes des résidus pondérés, la méthode
de Galerkine puisque celle-ci donne une solution qui constitue une bonne
approximation et qui est au finale plus simple.
La validation du modèle est faite sur des composants à géométrie
rectangulaire provenant de Siemens-Matsushita. La possibilité d'obtenir
un certain nombre d'informations techniques (taille externe du composant,
diamètre et longueur de la connectique), nous a permis de tester
la validité de notre modèle sur des composants à géométrie
elliptique (composants bobinés aplatis) de SB Electronique. Ces
validations, nous permettent de montrer qu'à partir de la simple
connaissance des paramètres physiques du composant (largeur, longueur,
épaisseur, type d'isolant) nous sommes en mesure de déterminer
la valeur de son inductance parasite. Nous pourrons par la suite, proposer
un modèle haute fréquence du condensateur, celui-ci tenant
compte des différentes fréquences de résonance et
d'anti-résonnance du composant. Puis, nous serons alors en mesure
de présenter des formes de condensateurs minimisant l'inductance
parasite des bobinages.
Mots-clés:
Composants passifs, Capacité, Inductance parasite, Méthode
des éléments finis, Méthode de Galerkine.
[1] W. J. Sarjeant, Capacitors, IEEE Transaction on Electrical Insulation, Vol.25, N°5, pp.861-922, Oct.1990.
[2] Ch. Joubert, A. Béroual, G. Rojat, Magnetic field and current distribution in metallized capacitors, Journal of Applied Physics, Vol.76, N9, pp.5288-5293, Nov. 1994.
[3] S. Siami, N. Daudé, Ch. Joubert, P. Merle, Minimization of the stray inductance in metalized capacitors: Connections and winding geometry dependence, Eur. Phys. J. AP 4,37-43 (1998).
[4] N. Daudé, Ch. Joubert, C. Coillot, S. Siami, P. Merle, Numerical Optimization of Capacitors with Internal Cylinders. Minimization of the Stray Inductance, IEEE-SMC, IMACS, CESA'98, Nabeul-Hammamet, Tunisia, Apr. 98.
[5] R. P. Feyman, R. B. Leighton, M. Sands, The feyman Lectures on Physics, Tomes 1 and 2, Addison-Wesley, 1970.
[6] G. Dhatt, G. Touzot, Une présentation de la méthode des éléments finis, Presses de l'Université Laval, 1981.